La gestion du risque d’entreprise

La gestion du risque d'entreprise

Temps de lecture : 7 min

Auteur : HL

La gestion du risque d’entreprise (Enterprise Risk Management, ERM) est une approche structurée visant à identifier, évaluer, surveiller et maîtriser les risques qui peuvent affecter la réalisation des objectifs d’une organisation. Elle englobe tous les types de risques auxquels une entreprise peut être confrontée, y compris les risques financiers, opérationnels, stratégiques, réglementaires et de réputation. La démarche permet la prévention des risques et permet d’établir un plan de gestion des risques.

Ainsi, bien maîtriser cet aspect fait partie des outils pour bien gérer une entreprise et éviter les situations de défaillance. Mais cela fait également partie de la panoplie des outils du DAF et des concepts à connaître pour un chef d’entreprise.

Comment ça marche ?

La démarche

Comme toujours en matière de gestion d’entreprise, il est bon d’avoir une méthode pour appréhender le sujet. En voici une pour la gestion des risques d’entreprise.

  1. On Identifie les risques d’entreprise

Cette étape consiste à recenser tous les risques potentiels pouvant affecter l’organisation. Cela peut se faire à travers des ateliers, des entretiens, l’analyse des données historiques et l’examen des tendances du secteur.

  1. On évalue des risques

Ensuite, après avoir identifié les risques, l’étape suivante est d’évaluer leur gravité et leur probabilité d’occurrence. Cette évaluation aide à prioriser les risques en fonction de leur impact potentiel sur l’organisation.

  1. Les stratégies de gestion des risques

Puis, une fois les risques évalués, l’organisation doit élaborer des stratégies pour les gérer. Cela peut inclure les éviter, les réduire, les transférer (par exemple, à travers l’assurance) ou simplement les accepter.

  1. La mise en œuvre des stratégies

La mise en œuvre des stratégies choisies pour gérer les risques est cruciale. Cela peut nécessiter l’allocation de ressources, la mise en place de nouveaux processus et la formation des employés.

  1. Surveillance et révision

Par ailleurs, la gestion des risques est un processus continu. Il est important de surveiller l’efficacité des stratégies de gestion des risques et de les réviser en fonction de l’évolution de l’environnement interne et externe de l’organisation.

  1. Communication et reporting

Enfin, une communication efficace à travers tous les niveaux de l’organisation est essentielle pour assurer une bonne gestion des risques. De plus, le reporting régulier aux parties prenantes internes et externes permet de maintenir la transparence et de renforcer la confiance.

Les bénéfices de l’ERM

Il y en a plusieurs avec l’ERM (la gestion des risques d’entreprise), de la fin des mauvaises surprises, à l’amélioration des prises de décision en passant par une meilleure gestion des dépenses.

Réduction des surprises opérationnelles et des pertes

En identifiant proactivement les risques, une entreprise peut mettre en place des plans pour les atténuer.

Amélioration de la prise de décision

Puis, aAvec une meilleure compréhension des risques, les décideurs peuvent faire des choix plus éclairés.

Optimisation des coûts de gestion des risques

En ciblant les ressources sur les risques les plus critiques, les entreprises peuvent plus efficacement allouer leur budget.

Amélioration de la préparation aux crises

Enfin, en anticipant les risques potentiels, une organisation peut réagir plus rapidement et efficacement en cas de crise.

Ainsi, l’ERM est devenu un élément crucial de la gouvernance d’entreprise, aidant les organisations à naviguer dans un environnement de plus en plus complexe et incertain. En intégrant la gestion des risques dans la culture et les opérations de l’organisation, les entreprises peuvent non seulement se protéger contre les menaces potentielles mais aussi identifier et exploiter les opportunités liées à ces risques.

Evaluer les risques

Ainsi, on a une démarche globale structurée et on en connait les avantages. Mais comment s’y prendre pour bien évaluer les risques d’entreprise ?

Tout d’abord, rappelons-nous que l’évaluation des risques d’entreprise est un processus clé dans la gestion des risques. Il aide les organisations à déterminer le potentiel d’impact des différents risques sur leurs objectifs.

  1. Identification des risques

Donc, on l’a vue, la première étape consiste à identifier les risques potentiels qui peuvent affecter l’organisation. Cela implique de comprendre l’environnement interne et externe de l’entreprise et peut se faire à travers diverses méthodes, comme les brainstormings, les analyses SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces), ou l’examen des données historiques.

  1. Catégorisation des risques

Après avoir identifié les risques, C’est là que commence le travail de traitement. Il est utile de les catégoriser (par exemple, risques stratégiques, opérationnels, financiers, de conformité) pour faciliter leur analyse et leur gestion.

  1. Évaluation des risques

De plus, l’évaluation implique d’analyser chaque risque pour déterminer sa probabilité d’occurrence et son impact potentiel sur l’organisation. C’est une étape capitale qui peut être revue régulièrement. Ceci est souvent réalisé en utilisant une matrice des risques où les risques sont classés en fonction de leur probabilité et de leur impact.

Donc on y fera apparaître :

La probabilité : Estimez la fréquence à laquelle le risque pourrait se produire (élevée, moyenne, faible).

L’impact : Évaluez la gravité de l’effet sur l’organisation si le risque se concrétise (élevé, moyen, faible).

  1. Priorisation des risques

Mais, sur la base de l’évaluation, les risques sont priorisés pour déterminer ceux qui nécessitent une attention immédiate. Les risques avec une probabilité élevée et un impact élevé sont généralement traités en priorité, tandis que ceux avec une probabilité faible et un impact faible peuvent être surveillés ou acceptés.

  1. Analyse qualitative et quantitative

L’analyse qualitative utilise des descriptions pour évaluer la probabilité et l’impact des risques. Elle est utile pour les risques difficiles à mesurer quantitativement.

L’analyse quantitative implique l’utilisation de modèles numériques et de données pour estimer la probabilité et l’impact. Cela peut inclure des techniques comme l’analyse de scénarios ou la modélisation de Monte Carlo.

  1. Détermination du niveau de risque

Après l’analyse, chaque risque est évalué pour déterminer son niveau de risque global, qui guide la prise de décision sur les stratégies de gestion des risques à appliquer.

  1. Documentation et communication

Enfin, documentez le processus d’évaluation, y compris les méthodes utilisées, les résultats, et les décisions prises. La communication efficace des risques et de leur gestion à toutes les parties prenantes concernées est cruciale.

Outils et Techniques Complémentaires

On peut mettre en place des démarches complémentaires pour bien évaluer les risques dans l’entreprise.

Des ateliers de risques

Ce sont des sessions interactives avec les parties prenantes pour identifier et évaluer les risques.

Des Check-lists

On fait des listes de contrôle pour s’assurer que tous les risques potentiels sont considérés.

On réalise des entretiens :

Ce sont des discussions avec les experts et les parties prenantes pour obtenir des insights sur des risques spécifiques.

L’évaluation des risques est un élément dynamique de la gestion des risques. Donc elle nécessite une réévaluation régulière pour s’adapter aux changements dans l’environnement d’exploitation de l’organisation. Une évaluation efficace des risques permet aux entreprises de se préparer et de répondre de manière proactive aux défis, minimisant les impacts négatifs tout en maximisant les opportunités.

Ainsi, il faut identifier et gérer les risques, analyser les risques, au travers d’un document unique qui évitera souvent bien des problèmes.

Exemple de matrice des risques

Une matrice des risques est un outil visuel utilisé pour prioriser les risques en fonction de leur probabilité d’occurrence et de leur impact sur l’organisation. Elle aide à visualiser et à décider quels risques nécessitent une attention immédiate. Voici un exemple simple de comment une matrice des risques peut être structurée.

Exemple de matrice des risques

Dans cette matrice, la probabilité d’occurrence et l’impact sont évalués sur une échelle de 1 à 3 (1 étant le plus bas et 3 le plus élevé). Les risques sont ensuite placés dans la matrice en fonction de ces évaluations.

Par exemple, un risque ayant une probabilité élevée (3) et un impact élevé (3) serait considéré comme une « Très haute priorité ». Ce système permet aux gestionnaires de risques de déterminer rapidement les risques qui nécessitent des actions immédiates par rapport à ceux qui peuvent être surveillés ou acceptés.

Pour illustrer comment utiliser cette matrice, considérons quelques exemples de risques suivants.

Risque technologique (par exemple, défaillance du système d’information).

Probabilité : Moyenne (2)

Impact : Élevé (3)

Priorité : Haute priorité

Risque financier (par exemple, incident bancaire)

Probabilité : Élevée (3)

Impact : Moyen (2)

Priorité : Haute priorité

Risque opérationnel (par exemple, perte de personnel clé)

Probabilité : Faible (1)

Impact : Élevé (3)

Priorité : Moyenne priorité

Ainsi, cet outil est extrêmement flexible et peut être adapté aux besoins spécifiques de l’organisation, en ajustant les dimensions de probabilité et d’impact ou en introduisant des nuances supplémentaires dans l’échelle de priorité. Il est fort utile et permet de prendre conscience des faiblesses de l’entreprise. Il complète parfaitement une analyse SWOT par exemple mais il est plus opérationnel.

Références

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_des_risques

https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2009-3-page-5.htm

https://www.economie.gouv.fr/files/matrice_et_cartographie_des_risques.pdf

https://apprendrelaudit.com/4-etapes-pas-a-pas-pour-elaborer-votre-cartographie-des-risques/