Techniques de contrôle de gestion

Temps de lecture : 12 min

Auteur : HL

 Le contrôle de gestion est un ensemble de méthodes et de techniques qui permettent de surveiller et de mesurer les performances d’une entreprise. Il comprend la budgétisation, la comptabilité de gestion, l’analyse des coûts et des marges. Enfin, il utilise la mise en place de indicateurs de performance et la création de tableaux de bord. Ce sont des techniques de contrôle de gestion qui aident à la prise de décision.

Ainsi, le contrôle de gestion vise à aider les dirigeants à prendre des décisions en leur fournissant des informations fiables et actualisées sur la situation de l’entreprise. Le système comptable doit être sain. Cela fait partie des techniques de la bonne gestion d’une entreprise (PME). Vous pouvez embaucher un contrôleur de gestion en interne ou faire appel à un RAF ou à un DAF. Vous pouvez faire appel à un service financier externalisé à temps partagé pour réaliser ces missions. Ainsi, vous pourrez diminuer vos coûts et bénéficier des résultats de ces techniques de bonne gestion d’entreprise.

La comptabilité analytique

La comptabilité analytique est une branche de la comptabilité qui a pour objectif de fournir des informations détaillées sur les coûts et les performances d’une entreprise. Donc elle permet de suivre les coûts à différents niveaux de détail, tels que les coûts par produit, par service, par client, par projet ou par activité. Elle fait partie des techniques de contrôle de gestion. La comptabilité analytique utilise des techniques de coût complet, de coût variable et de coût cible. Donc cela aide les dirigeants à comprendre les relations entre les coûts et les revenus, ainsi qu’à évaluer les performances et les résultats financiers. Enfin, elle est étroitement liée au contrôle de gestion et est souvent utilisée pour élaborer des budgets et des prévisions financières.

Dans les techniques de contrôle de gestion et en comptabilité analytique, on parle de la méthode des coûts complets et des coûts partiels. On parle de charges directes et indirectes, de charges opérationnelles, de coût marginal, de coût fixe, de charge unitaire, de frais variables, de charges structurelles. 

Le contrôle budgétaire

Le contrôle budgétaire est une méthode de gestion qui consiste à élaborer, à suivre et à évaluer des budgets pour les différentes activités d’une entreprise. Par conséquent il permet de planifier les activités et les ressources de l’entreprise. Mais il permet aussi de fixer des objectifs et des limites, et de surveiller les performances pour s’assurer que les résultats sont conformes aux prévisions. Le contrôle budgétaire fait partie des techniques de contrôle de gestion.
Les étapes principales dans la mise en place d’un contrôle budgétaire sont les suivantes:
Élaboration des budgets
Les responsables de chaque activité de l’entreprise élaborent des budgets prévisionnels. Ils servent pour les différentes lignes de produits, les centres de coûts, les fonctions, etc.
Approbation des budgets
Les budgets élaborés sont ensuite soumis à l’approbation des dirigeants de l’entreprise.
Suivi des performances
Les résultats réels sont comparés aux prévisions budgétaires pour évaluer les performances.
Analyse des écarts
Les écarts entre les résultats réels et les prévisions budgétaires sont analysés pour identifier les causes et les responsabilités.
Prise de décisions
Les dirigeants de l’entreprise prennent des décisions pour corriger les écarts et atteindre les objectifs fixés.

Le contrôle budgétaire est un outil important pour la gestion des entreprises. Il permet de :
– Planifier les activités, les ressources et les investissements.
– Fixer des objectifs et des limites.
– Surveiller les performances.
– Identifier les écarts et les causes.
– Prendre les décisions pour corriger les écarts et atteindre les objectifs fixés.
Finalement, il est utilisé en conjonction avec d’autres outils de gestion, tels que la comptabilité analytique, pour maximiser les performances de l’entreprise.

Les tableaux de bord

Les tableaux de bord sont des outils de visualisation de données qui permettent de suivre les performances d’une entreprise en un coup d’œil. Donc ils rassemblent des indicateurs clés de performance (KPI) pertinents pour une activité ou une fonction spécifique. C’est le cas pour les ventes, les coûts, les marges bénéficiaires, les effectifs, etc. Les tableaux de bord sont souvent présentés sous forme de graphiques, de tableaux et de indicateurs clés pour faciliter la compréhension des données.
Mais il existe plusieurs types de tableaux de bord.
Les financiers
Ils servent à suivre les performances financières de l’entreprise.
Les tableaux de bord commerciaux
Ils permettent de piloter les performances commerciales de l’entreprise.
Ceux pour la gestion
Ils montrent les performances opérationnelles de l’entreprise.
La gestion de la qualité
On peut suivre ici les performances en matière de qualité.

Ces outils, ces techniques de contrôle de gestion, sont généralement utilisés pour :

Surveiller les performances de l’entreprise.
Identifier les écarts et les tendances.
Prendre des décisions pour corriger les écarts et améliorer les performances.
Communiquer les résultats aux différents niveaux de l’entreprise.
Mais les tableaux de bord ne sont utiles que si les données sont fiables et actualisées régulièrement. Il faut aussi que les indicateurs choisis soient pertinents et alignés sur les objectifs de l’entreprise. Ils n’en restent pas moins des techniques de contrôle de gestion très efficaces.

Le reporting

Le reporting est le processus de collecte, de consolidation et de diffusion de l’information financière et opérationnelle d’une entreprise. Donc, il comprend l’élaboration de rapports périodiques tels que les états financiers, les indicateurs de performance. Il comprend aussi les tableaux de bord, les budgets et les prévisions. En effet, le reporting permet à une entreprise de communiquer ses résultats et sa performance à ses différents parties prenantes (actionnaires, investisseurs, banques, clients, employés, etc.).

Il existe différents types de reporting.
– Le financier comprend la production des états financiers et les informations financières pour les actionnaires et les investisseurs.
– L‘opérationnel présente les indicateurs de performance opérationnels, les tableaux de bord, les budgets et les prévisions pour les responsables opérationnels de l’entreprise.
– Le reporting extra-financier, reprend les informations sur les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour les parties prenantes.

Le reporting peut être fait de manière interne ou externe. Le reporting interne est généralement utilisé pour la prise de décisions opérationnelles. Le reporting externe quant à lui, est destiné aux parties prenantes externes de l’entreprise, comme les actionnaires et les investisseurs.
Enfin il est important de noter que le reporting doit être clair, transparent et fiable pour être utile. Il doit également être conforme aux normes comptables et financières en vigueur et respecter les lois et réglementations applicables.

L’analyse des écarts

L’analyse des écarts est un processus qui consiste à comparer les résultats réels à ceux prévus ou attendus, dans le but de comprendre les causes des différences et de prendre des mesures pour les corriger. Elle est généralement utilisée dans le cadre du contrôle budgétaire, mais peut également être utilisée pour d’autres fins. C’est le cas pour l’évaluation des performances, l’optimisation des processus et la prise de décisions stratégiques.

Donc il existe plusieurs types d’écarts qui peuvent être analysés.
Budgétaires : comparaison entre les résultats réels et les prévisions budgétaires.
De performance : comparaison entre les résultats réels et les objectifs fixés.
De processus : comparaison entre les résultats réels et les résultats attendus pour un processus donné.

L’analyse des écarts se déroule généralement en plusieurs étapes.
Identification des écarts. On compare des résultats réels aux résultats prévus ou attendus pour identifier les écarts.
Analyse des causes. On cherche à Identifier des causes des écarts en utilisant des outils d’analyse tels que les diagrammes de Ishikawa ou les arbres de décision.
Prise de décisions. On va prendre des décisions pour corriger les écarts et améliorer les performances.
Suivi et évaluation. On fait le suivi des actions mises en place pour corriger les écarts et évaluation de leur efficacité.

En effet, l’analyse des écarts est un outil important pour la gestion des entreprises car elle permet plusieurs choses.
– Identifier les écarts et les tendances.
– Comprendre les causes des écarts.
– Prendre des décisions pour corriger les écarts et améliorer les performances.
– Suivre et évaluer les actions mises en place pour corriger les écarts.

Les outils prévisionnels

Les outils prévisionnels sont des techniques utilisées pour estimer les résultats futurs d’une entreprise. Ils peuvent être utilisés pour prévoir les ventes, les coûts, les profits. Ensuite les outils servent aussi à évaluer les besoins en personnel et en matières premières, entre autres. Ainsi les outils prévisionnels permettent aux entreprises de prendre des décisions en matière de planification. De plus, ils permettent également  de budgétisation et d’allocation de ressources.

Il existe différents types d’outils prévisionnels.
Les tendances. Elles consistent à utiliser les données historiques pour identifier les tendances et les modèles de croissance et à les utiliser pour prévoir les résultats futurs pour faire du prévisionnel.
Les données saisonnières. On se sert ici des données historiques pour identifier les modèles saisonniers et à les utiliser pour prévoir les résultats futurs.
La méthode des composantes. Elle sépare les données historiques en composantes comme la tendance, la saisonnalité et le cycle économique pour prévoir les résultats futurs.
Les équations de régression. On se sert des équations mathématiques pour modéliser les relations entre les variables et à utiliser ces équations pour prévoir les résultats futurs.
Les outils d’intelligence artificielle. Comme les réseaux de neurones, les arbres de décision, les modèles de Markov cachés, les séries chronologiques (ARMA, ARIMA, SARIMA, ARCH, GARCH).
Mais les prévisions ne sont jamais complètement précises, il y a toujours un certain degré d’incertitude. Par conséquent il est important de prendre en compte les limites de ces outils et de les utiliser avec prudence.

Les coûts fixes

Les coûts fixes (CF) sont des dépenses qui ne varient pas en fonction de la production ou des ventes d’une entreprise. Ils sont indépendants du niveau d’activité et sont généralement engagés pour une période donnée. Ils sont indépendants de la quantité produite ou vendue. On extrait les informations de la comptabilité, du compte de résultat, ce sont les charges fixes, des charges de structure pour beaucoup.

Ensuite, ils peuvent inclure les salaires des employés permanents, les loyers, les intérêts sur les emprunts. Mais ils comprennent aussi les impôts et les assurances, les frais de licences, les dépenses de recherche et développement, les dépenses de publicité, etc.

De plus, les coûts fixes ont tendance à être plus importants pour les entreprises qui ont des niveaux élevés de production ou de vente, car ils représentent une part importante des coûts totaux. Ainsi les entreprises peuvent utiliser des techniques de contrôle de gestion pour évaluer et gérer les coûts fixes, comme par exemple la budgétisation, la comptabilité analytique et la planification de la capacité de production.

Les coûts variables

Les coûts variables (CV) sont des dépenses qui varient en fonction de la production ou des ventes d’une entreprise. Ils sont directement liés au niveau d’activité et augmentent ou diminuent en fonction de la quantité produite ou vendue. Les coûts variables peuvent inclure les matières premières, la main-d’œuvre directe, les commissions sur les ventes. Ce sont aussi les frais de transport, les coûts liés à l’utilisation des machines et des équipements, etc.
Ainsi les coûts variables ont tendance à être plus importants pour les entreprises qui ont des niveaux faibles de production ou de vente. En fait ils représentent une part importante des coûts totaux. Les entreprises peuvent utiliser des techniques de contrôle de gestion pour évaluer et gérer les coûts variables, comme par exemple la comptabilité analytique, la budgétisation et les analyses de coûts-volume-bénéfice.
La connaissance des coûts variables et fixes est importante pour la gestion d’entreprise. Elle permet de comprendre les relations entre les coûts, les prix et les volumes de production ou de ventes, et d’élaborer des stratégies pour maximiser les bénéfices. Par exemple les charges de personnel sont considérées comme des coûts fixes mais si la part des commissions domine, ce sont des coûts variables en partie. Il n’y a pas de règle trop rigide, l’important est de respecter la logique.

La marge sur coût variable

La marge sur coût variable (Mcv) est un indicateur de rentabilité qui mesure la différence entre le prix de vente d’un produit ou d’un service et les coûts variables associés à sa production ou à sa prestation. Donc elle est calculée en soustrayant les coûts variables de la vente totale et en exprimant le résultat en pourcentage.
La marge sur coût variable est un indicateur clé de la rentabilité d’un produit ou d’un service. On surveillera la marge sur coût variable. Elle montre la part des recettes qui est utilisée pour couvrir les coûts variables et qui est disponible pour couvrir les coûts fixes et générer des bénéfices. Donc plus la marge sur coût variable est élevée, plus l’entreprise est rentable. C’est le différentiel qui compte dans cette marge de sécurité. Chaque produit compte. La marge sur coûts variable permet de couvrir les frais fixes.

Cependant, sachez que pour maximiser la marge sur coût variable, une entreprise doit également tenir compte des prix de vente et de la demande du marché.

Le seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité est le point à partir duquel une entreprise génère des bénéfices plutôt que des pertes. Ainsi, le calcul su seuil se fait en comparant les coûts fixes et les coûts variables à la production ou aux ventes. Le calcul des coûts doit être exact bien entendu. Mais il existe différentes façons de calculer le seuil de rentabilité, mais l’une des méthodes les plus courantes est le calcul du point mort.

Donc le point mort est atteint lorsque les recettes égalent les coûts totaux (fixes et variables). Il faut atteindre un certain volume d’activité. Plus on a de produits vendus, mieux c’est pour le calcul du seuil.

Ainsi c’est à ce moment que l’entreprise ne génère ni bénéfice ni perte. Le seuil de rentabilité est généralement exprimé en termes de volume de production ou de ventes. Mais le seuil de rentabilité peut varier en fonction des conditions économiques, des prix des matières premières et des coûts salariaux.

Référence

https://www.cairn.info/controle-de-gestion–9782100587452-page-1.htm