Les outils financiers du chef d’entreprise

Les indicateurs financiers

Votre expert-comptable, votre directeur administratif et financier (DAF), votre RAF, votre chef comptable vont vous fournir des états financiers et des outils, des indicateurs financiers. Il va falloir les décrypter pour comprendre l’état et l’évolution de votre entreprise. Ces éléments serviront au chef d’entreprise, au COMEX, au bras droit du chef d’entreprise, à l’équipe dirigeante. Ce sont les outils financiers du chef d’entreprise. Ils aideront à bien gérer votre entreprise, à prendre des décisions. Ils seront communiqués aux parties prenantes que sont les banques et les actionnaires. Ils seront éventuellement regardés par vos fournisseurs. Enfin une bonne maîtrise de ces outils peut vous aider à faire de votre entreprise « une machine de guerre« .

La comptabilité

La comptabilité française est régie par des normes comptables nationales et internationales, telles que les normes comptables françaises (NCF) et les normes internationales d’information financière (IFRS). L’IFRS est obligatoire pour les entreprises cotées en bourse et pour les entreprises de certains secteurs d’activité, comme les banques et les assurances. Il faut en général avoir une certaine taille.

La comptabilité française se compose de plusieurs états financiers tels que le bilan, le compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie et l’annexe. Le bilan présente les actifs, les passifs et le capital de l’entreprise à un moment donné. Le compte de résultat montre les revenus et les dépenses de l’entreprise sur une période donnée. Le tableau des flux de trésorerie montre les entrées et les sorties de trésorerie de l’entreprise sur une période donnée. L’annexe fournit des informations supplémentaires sur les éléments du bilan et du compte de résultat.

Il est important de noter que les entreprises françaises doivent respecter les règles fiscales et les normes comptables en vigueur en France. Donc il est conseillé de faire appel à un expert-comptable pour s’assurer que les états financiers sont correctement établis.

Le compte de résultat

Le compte de résultat est un état financier qui montre les revenus et les dépenses d’une entreprise sur une période donnée, généralement sur une année financière. C’est notre premier outil financier du chef d’entreprise. Il permet de déterminer le bénéfice ou la perte de l’entreprise pour cette période. Il est composé de deux sections principales: les produits et les charges ce qui permet de sortir les comptes annuels.

Les produits comprennent les revenus de l’entreprise tels que les ventes, les intérêts, les dividendes et les subventions. Les charges comprennent les dépenses de l’entreprise telles que les coûts des matières premières, les salaires, les impôts et les amortissements. La différence entre les produits et les charges est appelée le résultat opérationnel.

Il est important de noter que le compte de résultat ne montre pas la situation financière globale de l’entreprise, pour cela il est nécessaire de consulter le bilan. Le compte de résultat est souvent utilisé en combinaison avec d’autres états financiers tels que le bilan et le tableau des flux de trésorerie. Cela permet d’obtenir une image complète de la situation financière de l’entreprise.

Le bilan

Le bilan est un état financier qui présente la situation financière d’une entreprise à un moment donné, généralement à la fin d’une année financière. C’est une photographie de la situation financière de l’entreprise à un moment donné. C’est notre deuxième outil fonancier du chef d’entreprise. Il est composé de deux sections principales: les actifs et les passifs. C’est un outil financier important.

Les actifs sont les ressources de l’entreprise, c’est-à-dire tout ce que l’entreprise possède, comme les comptes courants, les actions, les immeubles, les équipements, les stocks, les créances, etc. C’est comment on a utilisé les ressources de l’entreprise.

Les actifs sont classés en actifs immobilisés et actifs circulants ou à moyen et long terme. Les actifs circulants (actifs courants en IFRS) sont les actifs qui sont prévus d’être utilisés ou converti en espèces dans les 12 mois suivant la date de clôture de l’exercice.  Les actifs immobilisés ou actifs non courants (selon les normes IFRS), sont composés des biens qui ont vocation à perdurer durablement. On les appelle aussi “haut du bilan”. Contrairement aux actifs circulants, ces actifs ne seront pas détruits lors du premier usage, et ne sont en principe pas liquidables immédiatement

Les passifs sont les dettes de l’entreprise, c’est-à-dire tout ce que l’entreprise doit, comme les emprunts, les dettes fiscales, les comptes à payer, les salaires à payer, etc. Les passifs sont classés en passifs courants et passifs non courants. Le passif c’est l’origine des fonds. Les passifs courants ou passifs circulants sont les dettes qui sont prévues d’être remboursées dans les 12 mois suivant la date de clôture de l’exercice. Les passifs non courants sont les dettes qui ne sont pas prévues d’être remboursées dans les 12 mois suivant la date de clôture de l’exercice.

Le bilan est utilisé pour donner une image de la situation financière de l’entreprise à un moment donné, notamment la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes, et la liquidité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à faire face à ses obligations à court terme. Il est souvent utilisé en combinaison avec d’autres états financiers tels que le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie pour obtenir une image complète de la situation financière de l’entreprise.

Le bilan sert à calculer le fond de roulement, le besoin en fond de roulement (BFR) et la trésorerie que l’on utilise lors d’une analyse financière. On y retrouve les capitaux propres pour le calcul de ratios. 

Les soldes intermédiaires de gestion

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) sont des états financiers intermédiaires qui permettent de suivre les performances d’une entreprise sur une période donnée, généralement sur une année financière. Ils sont généralement établis à des dates intermédiaires, comme le 30 juin et le 31 décembre, afin de permettre aux dirigeants de l’entreprise de prendre des décisions informées sur les activités de l’entreprise. C’est un outil financier très utile au chef d’entreprise.

Les SIG comprennent généralement un compte de résultat intermédiaire, un bilan intermédiaire, un tableau des flux de trésorerie intermédiaire et une annexe. Le compte de résultat intermédiaire montre les revenus et les dépenses de l’entreprise depuis le début de l’année financière jusqu’à la date de clôture. Le bilan intermédiaire montre la situation financière de l’entreprise à la date de clôture. Le tableau des flux de trésorerie intermédiaire montre les entrées et les sorties de trésorerie de l’entreprise depuis le début de l’année financière jusqu’à la date de clôture. L’annexe fournit des informations supplémentaires sur les éléments du compte de résultat intermédiaire, du bilan intermédiaire et du tableau des flux de trésorerie intermédiaire.

On y calcule la marge commerciale, les recettes de l’exercice, valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation (EBE), le résultat d’exploitation, le résultat courant avant impôts, le résultat exceptionnel, le résultat net.

Il est important de noter que les SIG ne sont pas obligatoires pour toutes les entreprises, cependant elles sont souvent utilisées pour suivre les performances de l’entreprise et pour établir des budgets et des prévisions. Ils sont fournis par l’expert-comptable et souvent commentés par lui. Le banquier qui analyse votre dossier utilise également les SIG, notamment pour comparer les performances de l’entreprise au secteur d’activité.

Les SIG peuvent également être utilisées pour évaluer les performances des dirigeants de l’entreprise et pour établir des bonus et des plans de stock-options.

La CAF

La capacité d’autofinancement (CAF) est une mesure de la capacité d’une entreprise à financer ses activités et ses investissements à partir de ses propres ressources, sans avoir recours à l’emprunt ou à l’augmentation de capital. Elle est souvent calculée en utilisant les flux de trésorerie liés à l’exploitation, en soustrayant les investissements en capital des flux de trésorerie. 

Elle est regardée par votre banquier avant de vous octroyer un prêt bancaire ou une ligne de crédit et de découvert autorisé.

La CAF est considérée comme un indicateur important de la performance de l’entreprise car elle montre si l’entreprise est capable de générer suffisamment de trésorerie pour financer ses activités sans avoir recours à l’emprunt ou à l’augmentation de capital. Les entreprises qui ont une CAF élevée sont généralement considérées comme étant en meilleure santé financière que celles qui ont une CAF faible.

La CAF peut également être utilisée pour évaluer la qualité des décisions d’investissement de l’entreprise, en comparant les investissements réalisés avec la CAF générée. Les investissements qui génèrent une CAF positive sont généralement considérés comme étant plus rentables que ceux qui génèrent une CAF négative.

Il est important de noter que la CAF n’est pas un indicateur absolu de performance, et elle doit être utilisée en combinaison avec d’autres indicateurs .

Les ratios

Les ratios sont des indicateurs financiers qui permettent de mesurer les performances d’une entreprise. Ils sont calculés à partir des données contenues dans les états financiers de l’entreprise, tels que le bilan, le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie. Il existe de nombreux types de ratios, calculés à partir du résultat, à partir du bilan, chacun ayant un objectif différent. Ce sont des outils financiers du chef d’entreprise.

Les ratios couramment utilisés incluent des ratios qui peuvent être importants. Ils sont des outils financiers du chef d’entreprise.

  • Les ratios de rentabilité, tels que le ratio de rentabilité des actifs et le ratio de rentabilité des fonds propres, mesurent la rentabilité de l’entreprise.
  • Les ratios de solvabilité, tels que le ratio dette / capital et le ratio de couverture des intérêts, mesurent la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes. Ils sont très regardés par la banque et votre conseiller bancaire, notamment lors de la demande d’un crédit.
  • Les ratios de liquidité, tels que le ratio courant et le ratio de trésorerie, mesurent la capacité de l’entreprise à faire face à ses obligations à court terme. Ils sont également scrutés par votre banque pour l’obtention d’un prêt.
  • Les ratios de gestion, tels que le ratio de rotation des stocks et le ratio de rotation des créances, mesurent la performance de la gestion des actifs et des passifs de l’entreprise.

Il est important de noter que les ratios ne sont pas des indicateurs de performance absolus, mais ils doivent être utilisés en combinaison avec d’autres informations pour obtenir une image complète de la performance de l’entreprise. Il est également important de comparer les ratios d’une entreprise avec les ratios de ses concurrents ou avec des ratios moyens de l’industrie pour avoir une idée de sa performance relative.

Les ratios & indicateurs suivis par les banquiers et leurs critères

Les tableaux de flux de trésorerie

Parmi les outils financiers du chef d’entreprise on trouve les tableaux de flux de trésorerie (TFT). Se sont des états financiers qui montrent les entrées et les sorties de trésorerie d’une entreprise sur une période donnée, généralement sur une année financière. Il permet de savoir si l’entreprise est capable de générer suffisamment de trésorerie pour couvrir ses dépenses et ses investissements futurs. C’est un outil financier particulièrement utile. 

Les TFT sont généralement divisés en trois sections : les flux de trésorerie liés à l’exploitation, les flux de trésorerie liés aux investissements et les flux de trésorerie liés au financement.

Les flux de trésorerie liés à l’exploitation montrent les entrées et les sorties de trésorerie qui résultent des activités normales de l’entreprise, comme les ventes et les achats.

Les flux de trésorerie liés aux investissements montrent les entrées et les sorties de trésorerie liées aux investissements de l’entreprise, comme l’achat et la vente d’actifs.

Les flux de trésorerie liés au financement montrent les entrées et les sorties de trésorerie liées aux activités de financement de l’entreprise, comme les emprunts et les remboursements de dettes. Il existe plusieurs modes de financement : par emprunt ou des modes alternatifs de financement.

Il est important de noter que les TFT ne montrent pas seulement les flux de trésorerie nets, mais également les flux de trésorerie bruts pour chaque section. Les flux de trésorerie nets sont obtenus en soustrayant les sorties de trésorerie des entrées de trésorerie. Les TFT peuvent également être utilisés pour évaluer la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie pour rembourser ses dettes, investir dans des actifs et distribuer des dividendes.

Ces tableaux sont particulièrement suivis par la banque car autant on peut « maquiller » des comptes, autant les tableaux de flux reflètent la réalité de l’entreprise : « combien je mets dans l’entreprise, combien j’en retire ».

Le plan de financement

Un plan de financement est un document qui décrit les sources de financement prévues pour financer les activités et les investissements d’une entreprise. Il détaille les différentes options disponibles pour l’entreprise pour obtenir des fonds, comme l’emprunt, l’augmentation de capital, la vente d’actifs, les subventions, etc. Il peut également inclure des informations sur les coûts associés à chaque source de financement, les risques associés à chaque source de financement, et les avantages et les inconvénients de chaque source de financement. C’est un outil financier du chef d’entreprise qui permet de se projeter et de réaliser des scénarios pour le futur.

Le plan de financement est généralement élaboré en fonction de la situation financière de l’entreprise, de ses besoins en fonds, et de ses objectifs de croissance. Il est souvent utilisé pour élaborer un budget et un plan opérationnel pour l’entreprise. Il est également utilisé pour préparer les demandes de financement auprès des banques et des investisseurs.

Il est important de noter que le plan de financement est un document vivant qui peut être révisé et modifié en fonction des besoins de l’entreprise. Il est également important de surveiller régulièrement la performance de l’entreprise pour s’assurer que les objectifs de financement sont atteints et pour apporter des modifications au plan si nécessaire.

Le plan de financement se traduit également par un tableau qui fait apparaître des emplois et des ressources sur plusieurs exercices.

Au titre des emplois on retrouve les investissements (immobilisations corporelles, incorporelles et financières). Il y figure aussi l’augmentation du BFR, la réduction des capitaux propres, le remboursement des dettes financières, le remboursement des comptes courants d’associés, les dividendes versés.

Au titre des ressources on retrouve la CAF, les produits des cessions d’éléments d’actifs et l’augmentation de capital. Mais on aura aussi l’augmentation de capital et des comptes courants d’associés, les nouvelles dettes financières et la réduction du Besoin en Fond de Roulement.

L’approche par les Free Cash Flows (FCF)

Cette approche est essentielle et rejoint celle des flux de trésorerie. Vous entendrez probablement parler des FCF ou Financial Cash Flows. Cela fait partie des outils financiers du chef d’entreprise, mais plutôt un chef d’entreprise d’une certaine taille.

Les free cash flows (FCF) sont une mesure de la trésorerie disponible pour les actionnaires après avoir couvert les éléments de dépense nécessaires à l’exploitation de l’entreprise et les investissements nécessaires pour maintenir et élargir son activité. Il est calculé en soustrayant les investissements en capital (comme les dépenses d’immobilisations ou les dépenses en R&D) aux flux de trésorerie liés à l’exploitation.

Les FCF sont souvent considérés comme un indicateur important de la performance de l’entreprise car ils permettent de savoir si une entreprise génère suffisamment de trésorerie pour rembourser ses dettes, financer ses activités et distribuer des dividendes. Les entreprises qui génèrent des FCF importants sont généralement considérées comme étant en meilleure santé financière que celles qui ne le font pas.

Les FCF peuvent également être utilisés pour évaluer la qualité des décisions d’investissement de l’entreprise, en comparant les investissements réalisés avec les FCF générés. Les investissements qui génèrent des FCF positifs sont généralement considérés comme étant plus rentables que ceux qui génèrent des FCF négatifs.

Il est important de noter que les FCF ne sont pas un indicateur absolu de performance, et ils doivent être utilisés en combinaison avec d’autres indicateurs pour évaluer la performance de l’entreprise. Il est également important de considérer les tendances à long terme des FCF plutôt que les chiffres annuels pour avoir une idée de la performance à long terme de l’entreprise.

Le chef d’entreprise dispose ainsi d’un ensemble de tableaux financiers, d’indicateurs, de ratios qui lui permettent de piloter son entreprise. Ces éléments lui servent à prendre des décisions stratégiques, des décisions d’investissement. Ils permettent de constituer un business-plan et de communiquer avec les parties prenantes de l’entreprise (actionnaires, banquiers, syndicats, salariés, investisseurs, administrations, …). 

Il existe également un ensemble d’outils pour déterminer les choix d’investissement dans la prise de décisions et des outils statistiques ou d’IA pour la prévision. Il doit également avoir une vision sur les risques de son entreprise qui peut se traduire par une matrice des risques. C’est une démarche d’audit qui peut être réalisée en interne ou vie un expert-comptable ou un conseil externalisé.